C’est bien tous les matins, tôt,
Que je m’oblige à écrire.
Cela fait partie du pacte.
Un pacte dans une sorte de jeu
Qui consiste à tirer au possible
Le meilleur d’un instant de création
Matinale.
L'esprit est encore vierge
Les rêves de la nuit n'ont pas encore livré leurs secrets.
Sous le chant des oiseaux,
Petit matin,
Le soleil n'est pas encore là.
« Ecrire,…
Mais pour quoi faire ? »
Simplement pour rendre compte ?
Simplement pour poser un mot,
sur chaque regard.
Comme poser une photographie,
sur chaque instant.
Comme poser un coup de pinceau
sur chaque mouvement.
Poésies des instants subtils et furtifs,
L’important est de poser une intention
Sur des objets en transformations:
Ecrire
Pour structurer, pour construire.
Pour croire aussi, et ressentir.
Projets en inspirations,
Peintures et dessins en expirations
Comme un ultime mouvement
Comme un écrin du chao,
L’Atelier loft.
Toute architecture a son point central.
Sa base de sustentation.
Et L’Atelier Loft est ainsi conçu.
Avec son point d'équilibre.
Au sol,
Au centre de l’atelier,
Une croix en peinture à l'huile
Une vulgaire croix en signature,
C’est le centre du loft.
Véritable tour de guet,
Après avoir écrit deux heures,
Je me poste sur cette croix en repère,
Et j’observe.
Dans un mouvement circulaire
J’observe et lance mon regard en tournant sur les matières en présences.
Récupérées, exposées dans leurs bruts trouvés,
J’observe et j’assemble, dans ma tête.
C’est alors que les matières ainsi posées
Commencent à danser entre elles.
L’imaginaire vogue ainsi sur une construction virtuelle
Avec une question en guise de clé :
« Qu’est-ce que je peux faire de ça ? »
A la question,
Un choix d’association engendre le possible mouvement.
Qu’est ce qui peut justifier le mariage entre deux objets apparemment opposés ?
En pratique,
« L’erreur » devient un outil.
Le batteur de cuisine vient flirter avec un disque de frein,
La roue de bicyclette se love au dos d’un tableau,
La vieille table à repasser vient jouer les tables modulables
Le tambour de machine à laver, inoxydable, vient s'amuser dans différentes configurations.
etc. etc… etc.
Dissocier
Echanger
Elaborer
Expérimenter
Autant de possibles se déclinent en multiples.
En cherchant à associer sans contraintes d'une finalité,
les multiples combinaisons s’imposent d’elles-mêmes,
en formes et constructions.
C’est toute la magie de la sérendipité:
Trouver ce qui n’avait pas été imaginé,
tout en ayant imaginé et construit d’autres possibles.
Vient le passage à l’acte.
Obligatoire et nécessaire.
Ici, dans un mouvement circulaire,
Nous pouvons dire :
« Les passages aux actes »:
Construction d'une lampe, d'un meuble,
de quelques marches d'escalier,
Un lavabo dans un tambour de machine à laver,
ou d'une porte placard avec un sommier en bois,
avec des petits riens trouvés au bord de route,
il s’agit de référencer des possibles
au travers du dessin
comme on pose un projet, une idée.
C'est ainsi
sur le banc du Re-Cyclage et de la récup.
qu'est venu s'installer
le dessin centré, et la mer.
Une sorte de Mandala en transformation aussi.
Il faut savoir que depuis une dizaine d’années, sûrement plus,
il se monte de plus en plus d’ateliers de dessin centré, en France.
Marie Pré semble la plus reconnue dans ce domaine.
Mon expérience d’une première vie professionnelle
notamment dans la dynamique du mouvement humain,
mais aussi en milieu psychiatrique
me conforte dans la nécessité d’une telle pratique.
L’expérience est peut-être de l’ordre thérapeutique
comme certains le sous entendront rapidement, avec raisons,
mais pas uniquement :
Effectivement en pratiquant cette technique,
j’ai pu observer certains phénomènes qui s’imposent.
Prendre un objet en récup, sans savoir quoi en faire,
revient à peindre sans savoir où cela va mener.
La notion de « développement de soi » y est présente.
Incontestablement.
La notion de construction dans le temps en est la sève.
Le dessin centré
conduit au développement d’une vision en perspective.
PEINTURE
Ma démarche conjugue la peinture à l’huile,
comme outil de base
avec le mouvement de la mer.
Le thème est fondamental :
La mer.
L’eau.
Fondamental parce que
le sens premier est de prendre conscience de l’importance de la mer,
et des océans.
Fondamental car
les mouvements de l’eau sont en relations directes
avec le corps humain et la psyché.
Fondamental parce que
du bout du pinceau, par les mouvements de la main et du bras
la coordination avec l’esprit est accentuée.
Technique vieille comme le monde,
classique au possible,
la peinture à l’huile offre cette capacité d’évolution,
et de transformation dans le temps.
Le temps de séchage.
Les couleurs primaires sont les bases de l’apprentissage.
Et les mélanges d’huile et de pigments
en sont les secrets d’expérimentations.
Rubrique « peinture », ou « mise en pratique en recyclage »,
la notion du mouvement de la mer prend tout son sens
car l’expérience est bien plus vaste :
En pointillisme ou en aplat qu’importe le rendu,
la finalité est en mouvement.
La recherche de perspective
en imaginant un point de fuite central
est certainement le plus simple.
Par le jeu de contraste, des couleurs,
les mouvements se font naturellement.
Méthodologie ?
Je dirais :
« Prendre la toile, Prendre le temps »
« Prendre l’huile et mélanger avec les pigments »
« Étaler la peinture sur la toile »
« Mouvement de la mer et de l’eau,
Fluide,
Le pinceau induit la projection des émotions. »
« Attendre »
« Attendre et regarder »
« Prendre le temps de s’amuser avec l’image, avec le regard,
avec les reflets, avec la perspective »
Regarder.
Observer au gré de la lumière du jour.
Scruter au gré des humeurs du soir.
L’objet se transforme sous le mouvement du soleil.
Brillants et mats viennent danser.
Encore et encore.
La photographie
Elle permet la traçabilité des objets
Datées elles tracent les instants.
L'Inversion de polarité,
permet d'extraire l'objet en recyclage
d'un regard habitué
dans une autre dimension.
Doubles regards
qui ouvrent sur d'autres possibles.
Et puis,
Vient le moment de modifier...de passer à autre chose.
Expérimenter ce que l’on a imaginé.